Deux vieux roseaux sur la rive se dressent,
une odeur de printemps parfume la terre,
le jour le lève, et la quiétude est sagesse,
la Marne et son eau kaki, en est sa chair.
Elle frisonne, par un doux courant harmonieux,
léchant ses rives, et les racines de ses arbres,
la nature s’éveille, dans ce coin de banlieue,
un saule jauni, couvre un escalier de marbre.
Une grille rouillée, cache une très vielle bâtisse,
la maison semble inhabitée, l’herbe est sauvage,
deux statues en pierre souillée, l’air complice,
sont les témoins de ces murs laissés en veuvage.
Les volets sont fermés, depuis très longtemps,
le lierre qui nappe les battants, et les recouvre,
filtre la clarté du jour, et par ses feuilles l’occultant,
comme un voile de verdure improvisé, le prouve.
Mon regard se détourne sur un couple d’amoureux,
qui profitent du petit matin, pour une promenade,
ils se tiennent enlacés, les regards sont langoureux,
la Marne et ses frissons, leur chante une sérénade.
Je suis, comme la vieille bâtisse abandonnée,
un lierre recouvre mon cœur, pour me protéger,
l’escalier de marbre est cassé, et sa grille rouillée,
la Marne reste muette, à un amour ombragé.
Bajus