Où est l ce temps ! Où je pouvais courir,
Prendre des kilos, et les charger sur mon dos,
Me baisser, me mettre à genoux sans souffrir,
Transpirer à l’effort, et répondre à l’écho.
Le temps où je respirais le plâtre à modeler,
Juché sur les planches, et vêtu de blanc coton,
Comme estrade, un échafaudage Sali, maculé,
Et fier de travailler, comme tout compagnon.
Je n’avais que quatorze années d’existence,
Je pensais être un homme ? Puisque travaillant,
Je me levais tôt, pour parcourir la distance,
Je travaillais comme staffeur à LIVRY GARGAN.
Sur mon Solex, un cadeau de mon frère,
Je prenais la route, six jours par semaine,
Je voulais être compagnon, et en être fier,
Les récits de certains, aux paroles souveraines.
L’hiver le froid, nous creusait les mains,
Gelait nos corps, mais renforçait l’amitié,
Nous prenions le temps, chaque matin,
De faire une pause, afin de partager.
Un verre de vin, une tartine, un petit repas chaud,
Une boite de sardine vide, et trois clous plantés,
Un peu d’alcool à brûler, nous servait de réchaud,
Et moi l’adolescent, partageant ces moments privilégiés.
J’ai fait bien d’autres métiers, exercés par passion,
Les souvenirs vécus, sur les planches d’échafaudage,
Fut la scène du théâtre de ma vie, de compagnon,
Je repense à ce temps ? Où je n’avais pas mon âge.
Bajus