Parti pour voir et côtoyer les dauphins, une mer agitée nous détournant du chemin,
ce jour là l’écume nous cinglait le visage, nous devions envisager de se rapprocher de rivage.
Dans le nord de l’île, un coin de plaisir qu’on maraude
une eau turquoise, à la transparence d’une émeraude,
Bellefontaine, un nom évocateur, nous accueillait,
le bateau immobilisé, nous rêvions tout éveillé.
Les enfants jouaient dans l’eau, bercés par le soleil,
nous avions laissé nos soucis dans un profond sommeil,
et dans moins de quatre jours, il nous fallait tout laisser,
retrouver nos vies, notre eau à nous, la Marne et ses quais.
Mais une dernière étape, qui sera l’objet de mon choix,
Des pêcheurs Antillais, dans une vieille barque en bois,
ancrés au large offrant à la mer des poissons qu’on tue,
que l’on vide, de leurs entrailles, pour nourrir les tortues.
Un long moment de vie, voyant les carapaces émerger,
communier avec les pêcheurs, et aussitôt replonger,
je n’avais jamais vu autant de tortues de mer de prés ,
je volais des souvenirs, afin de peindre cette beauté.
Sur mon vieux chevalet, un jeudi matin, un fusain noir,
créa des formes, de ce moment que je ne pourrais plus voir,
puis la magie opérant, mon couteau écrasant la couleur,
ma toile recouverte de mes souvenirs, effaçait mes douleurs.
Bajus